Vers la fin de l’Ancien Empire, certains hauts dignitaires provinciaux  commencent à faire construire des tombes décorées en Moyenne et en Haute  Égypte. Les images et les textes qui forment ces décors sont alors  empruntés au canon des monuments funéraires des élites de la capitale.  Ils présentent toutefois de nombreux détails divergeant dans le contenu  et le style de leurs représentations, résultats d’adaptations à des  contextes différents. L’étude minutieuse de ces différences permet de  mettre en évidence une volonté de la part des élites provinciales de se  démarquer et d’inscrire leurs identités locales. Les décors des tombes  sont ainsi utilisés comme un véritable moyen d’expression. La tombe rupestre de Djaou/Chemai et Djaou à Deir el-Gabraoui sud, située dans la  12e province de Haute Égypte, permet de bien illustrer ce phénomène.