Ressources égyptologiques informatisées
Projet de chronique annuelle: historique (1994)
Au nombre des outils de travail indispensables à tout égyptologue, la Bibliographie Égyptologique Annuelle figure en bonne place. D'autres chroniques ou répertoires spécialisés apportent également une aide précieuse à la connaissance de l'« actualité » de notre domaine d'études (chroniques des fouilles, des musées, de matériel particulier, etc.). Tous ces « recensements » sont élaborés à partir de sources bibliographiques (livres, dépouillement des revues) ou sur la base de comptes-rendus remis par les chercheurs et chercheuses.
En 1994, il existait pourtant un domaine, en constant développement, qui ne paraissait pas encore couvert par ces différents répertoires. Il s'agissait des travaux conduits à l'aide de l'informatique. Certes, les membres du groupe « Informatique et Égyptologie » se rencontraient régulièrement dans le cadre de tables rondes ou de congrès, et de nombreuses informations étaient alors échangées. Leurs travaux n'avaient toutefois pas la prétention de rendre compte de l'ensemble du « matériel » disponible et, par ailleurs, n'étaient pas toujours connus de l'ensemble de la communauté scientifique.
À plusieurs reprises, les membres du groupe « Informatique et Égyptologie » regrettèrent l'absence de répertoire, tant des programmes (ou applications) originaux développés pour l'étude du matériel égyptien pharaonique ou copte, que d'une rapide présentation des fichiers entrepris. Ce regret était d'autant plus vif que le développement du matériel informatique tendait à « assouplir » les particularités des ordinateurs, dans le sens d'une plus large compatibilité, ce qui rendait l'échange de matériel nettement plus aisé. Par ailleurs, la plupart des instituts étaient - ou allaient être - connectés à des réseaux internationaux.
Lors de la Xe table ronde « Informatique et Égyptologie », qui se tint à Bordeaux du 6 au 8 juillet 1994, il fut décidé de combler cette lacune, et d'entreprendre un répertoire des «Ressources Égyptologiques Informatisées» («Computerized Egyptological Resources»; «Informatisierte Quellen zur Ägyptologie»), sur le modèle de la Bibliographie Égyptologique Annuelle et amplement diffusé sous forme d'une chronique annuelle. La gestion en fut confiée à la Société d'Égyptologie, Genève. Cette chronique avait pour but de recenser l'ensemble du matériel informatique et informatisé utile à l'égyptologie (programme, application, fichiers, fontes, etc.). Concrètement, il faut demandé à tout chercheur qui aurait entrepris un travail à l'aide d'un ordinateur de bien vouloir remplir une fiche (cf. exemple 1) et de la communiquer, si possible sur disquette, au plus tard le 30 septembre de chaque année, à l'adresse de la Société d'Égyptologie.
Les renseignements obtenus furent publiés le plus rapidement possible. Chaque « ressource » reçut un numéro de référence (année et numéro séquentiel, cf. exemple 2). Sous réserve de modifications ou de compléments bibliographiques (par exemple), les fichiers ou programmes n'étaient présentés en détails que lors de la première mention. Les années suivantes, il était fait référence à cette première mention, et le nombre d'enregistrements nouveaux (ainsi que le total des enregistrements disponibles) était indiqué pour chaque fichier; le numéro de la version et les progrès nouveaux pour les programmes ou les applications étaient également recensés.
Une précision importante devait être soulignée: l'insertion des informations ne pouvait être conduite que sur une base volontaire, i. e. selon les renseignements qu'on voudrait bien communiquer aux responsables de cette chronique. Il était en effet impossible matériellement de contacter individuellement chaque égyptologue pour connaître les travaux qu'il/elle aurait éventuellement entrepris à l'aide d'un ordinateur.
La première livraison parut en 1995 déjà, dans le Bulletin de la Société d'Égyptologie 19.
Épilogue (2001)
Après cinq livraisons publiées dans le Bulletin de la Société d'Égyptologie, l'essence du projet fut, de facto, modifiée en raison des progrès de la technologie. Si, en 1994, les premières connexions via internet pouvaient encore passer pour « miraculeuses », l'accélération de la diffusion de ce média le rend aujourd'hui aussi banal que quotidien. De chronique en chronique, il nous fallait constater que les renseignements qui nous étaient communiqués concernaient toujours davantage les sites en ligne, dont la description par le recours de l'imprimerie traditionnelle devenait pour le moins paradoxale ! D'autre part, le nombre des travaux uniquement disponibles sur des ordinateurs personnels se réduisait en proportion inverse.
La rédaction du BSÉG a donc préféré renoncer à poursuivre cette chronique, en espérant que d'autres prendront bientôt la relève par le biais de sites en ligne. Elle tient enfin à remercier bien cordialement tous les collègues qui ont contribué à l'histoire et à l'heureux développement de cette chronique.